13. Origine du Zodiaque (mythe du nom des nombres, calendrier indien)

L’étude « Origines du nom des cinq planètes dans l’Antiquité : mythe du nom des nombres » (2022) offre, comme alternative de la thèse traditionnelle de l’origine babylonienne, la référence au « mythe du nom des nombres », déjà figuré sur une peinture rupestre en 5 épisodes du Tassili. Il évoque le cycle de la sève dans la végétation, en 5 étapes (cycle de base 5 répété), du manque apparent hivernal (« 1 » et « 6 ») à la cueillette des fruits très désirés, depuis l’époque des chasseurs- cueilleurs (« 5 » et « 10 »). Ainsi, le sanskrit classe les cinq « étoiles mobiles » en fonction de leur vitesse de déplacement apparente, de la plus rapide (Mercure, rang 1) à la plus lente (Saturne, rang 5) : les 58 dénominations (deux tiers de toutes origines liées au mythe) pourraient résulter de l’observation indienne, passée ensuite à l’extérieur (Babylone, Egypte, puis Grèce et Rome).

De plus, la présente étude montre le lien entre les 12 constellations du Zodiaque, les 12 mois du calendrier indien et les 28 astérismes lunaires (et épithètes), rappelant tous l’un des 5 épisodes du mythe. Ainsi, André Le Boeuffle (« Les noms latins d’astres et de constellations« ) note, pour la constellation de la Vierge : « L’origine de cette figure est mystérieuse; rien dans la disposition des étoiles ne suggère avec un minimum de vraisemblance l’image d’une jeune femme… Peut- être ce personnage n’a-t-il été créé que pour porter l’épi de blé« , et « la partie la plus ancienne de la figure est probablement l’épi de blé, qui provient de la carte céleste des Babyloniens« .

Or, Skr. kanya = « fillette, signe de la Vierge » est lié à Skr. kana = « petit », Skr. kana = « petit, grain » qui, évoquant la faiblesse, justifient la Vierge 6ème signe zodiacal (« 6 » est de rang 1 : sève faible). Skr. kaniça = « épi de blé » éclaire le lien avec la Vierge : « il faut écarter l’explication selon laquelle cette désignation aurait un rapport avec le calendrier agricole » (Le Boeuffle). Tous les noms indiquent la « racine chamito-sémito-indo-européenne » : assemblage de un à trois « étymons » signifiants, qui unissent la consonne occlusive glottale (« coup de glotte », notée « 3 » en égyptien hiéroglyphique (double alef ɔ) de double sens) et toute autre consonne (de contenu sémantique propre, par motivation phonémique, sauf les nasales « m », « n »). Le phonème « 3 » se transpose en la voyelle portée, longue ou brève en sémitique, toujours brève en indo-européen.

  • Le rang 1 (sève faible) de la Vierge touche aussi le Bélier (1er signe du Zodiaque) et le Verseau (11ème signe). Skr. kumbha = « pot, signe du Verseau » rappelle le nom de mois encore assujettis, ailleurs, au mythe du nom des nombres. Ainsi, à Athènes et Milet, Gr. ανθεστηριων est, non le « mois des fleurs » (Gr. ανθοs = « fleur, éruption »), mais « manque d’éruption » (de la sève), le jour des morts de la fête des Anthestéries, avec des « pots », métaphore de la sève qui, renversée, ne jaillit plus.
  • Le rang 2 (élan de la sève) motive Skr. vrsa = « taureau, signe du Taureau » (2ème : jeu de radicaux / Skr. vrs = « arroser »), Skr. tula = « balance, signe de la Balance » (7ème : Skr. tul = « lever » = Lat. tollo, géminée par « suite 3-3 »), et le 2ème mois latin Lat. aprilis (Etr. Apru = « Aphrodite », sève).
  • Le rang 3 (fécondation des fruits) justifie le signe des Gémeaux (3ème : métaphore d’un couple enlacé), le signe du Scorpion (8ème : métaphore dard / pénis), les mois Gr. γαμηλιων (Athènes), Gr. γαμοs (Argos) (= « mariage »), et le mois indien Skr. jyaistha (Skr. jyestha = « doigt majeur »).
  • Le rang 4 (naissance et croissance des fruits) explique Skr. dhanu = « arc, signe du Sagittaire » (9ème : jeu de radicaux / Skr. dhan = « enfanter »), et le 4ème mois Lat. junius (Junon déesse-mère).
  • Le rang 5 (cueillette des fruits) concerne le mois indien Skr. phalguna (= « qualité de fruits ») et, à Athènes, Milet et Délos, le mois Gr. θαργηλιων (Gr. θαργηλοs = « marmite remplie de fruits »).

De très riches épisodes mythologiques ont illustré, dans l’Antiquité, les 12 signes du Zodiaque, mais l’étude montre l’origine indienne du nom et de la raison de ces signes (liés au mythe du nom des nombres par relation directe, métaphore ou jeu de radicaux). De plus, la position des 28 astérismes lunaires dans le calendrier indien a enregistré la dérive zodiacale de l’équinoxe de printemps (due à la précession des équinoxes) et permet de dater la construction du Zodiaque.